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POURQUOI LES CHAUVES-SOURIS SONT-ELLES SI IMPORTANTES?

Les chauves-souris sont des animaux incroyables vitaux pour la santé de notre environnement et de notre économie. Bien que nous ne puissions pas toujours les voir, les chauves-souris travaillent sans relâche chaque nuit à travers le monde, mangeant des milliers d’insectes, pollinisant les fleurs et disséminant les graines qui deviendront de nouvelles plantes et de nouveaux arbres. Sortez à l’extérieur au crépuscule et prenez quelques instants pour observer les chauves-souris dans votre quartier!

LE SYNDROME DU MUSEAU BLANC

Le syndrome du museau blanc (SMB) est une maladie causée par le champignon Pseudogymnoascus destructans. Ce champignon se développe sur la peau exposée des chauves-souris lorsqu’elles hibernent dans les grottes et les mines en hiver. Les températures fraîches de ces sites d’hibernation permettent au champignon de se propager dans l’ensemble du site et sur les chauves-souris elles-mêmes. La maladie se manifeste sous la forme d’une substance blanche sur leurs oreilles, leurs ailes et leur museau. Par contre, ce ne sont pas les seuls dommages causés par ce champignon. À l’interne, il touche aussi les tissus musculaires et les vaisseaux sanguins de la chauve-souris. Malheureusement, les chauves-souris finissent par mourir en raison de deux facteurs : la déshydratation, puisqu’elles perdent de l’eau et des électrolytes par leurs ailes, et l’inanition, car elles se réveillent plus fréquemment de l’hibernation et finissent par épuiser leurs réserves de graisse, qu’elles ne peuvent remplacer, puisqu’il n’y a aucun insecte volant à consommer au beau milieu de l’hiver.

Les populations de petites chauves-souris brunes déclinent souvent de 90 à 100 pour cent dans les hibernacles touchés par le syndrome du museau blanc, alors que le déclin des populations de grandes chauves-souris brunes est généralement de l’ordre de 30 à 60 pour cent. Il semble que les espèces d’Europe de l’Ouest exposées au champignon ne connaissent aucun déclin! Les raisons qui expliquent ces différences sont inconnues, mais des études sont en cours. Toutefois, au Canada, il y a une toute petite lueur d’espoir : il semble y avoir des signes de résistances chez des individus. Mais malheureusement, la route sera longue pour rétablir la population au complet. Comprendre les raisons qui expliquent la résistance de certaines espèces au syndrome du museau blanc pourrait servir de piste pour un remède futur.

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Wooden barn falling apart

LA PERTE D’HABITAT

Beaucoup de chauves-souris dépendent des zones ripicoles (rives, bord de lacs, etc.) pour trouver de l’eau et des insectes. La dégradation de nos cours d’eau par la pollution ou la destruction de la végétation naturelle près des ruisseaux, des étangs et des lacs nuit grandement à beaucoup d’espèces de chauves-souris.

La déforestation touche les espèces de chauves-souris qui dépendent des forêts pour nicher et trouver de la nourriture. La perte des forêts anciennes menace tout particulièrement certaines espèces de chauves-souris. Beaucoup de ces espèces nichent dans les arbres anciens ou les chicots (des arbres morts ou mourants). Les pratiques de foresterie qui créent des peuplements du même âge, comme la coupe à blanc, entraînent la perte de ces sites de repos tout à fait essentiels.

En été, plusieurs espèces aiment nicher dans les gros arbres, mais l’activité humaine des 100 dernières années les a raréfiés. Certaines espèces, comme la petite chauve-souris brune, se sont adaptées à cette situation en nichant dans les granges et les greniers. Cela dit, les méthodes de construction modernes excluent souvent les chauves-souris, les granges sont démolies et quand les gens trouvent des chauves-souris dans leur grenier, elles sont souvent expulsées. Les chauves-souris ont besoin d’un dortoir qui offre le bon microclimat et les protège des prédateurs et des autres dérangements.

LES PESTICIDES

Les pesticides touchent les chauves-souris directement et indirectement. Les récoltes sont souvent arrosées en début de soirée alors que les chauves-souris sont actives. L’arrosage direct peut rapidement entraîner la mort des chauves-souris. Les pesticides nuisent aussi indirectement aux chauves-souris en tuant toute une variété d’insectes, ce qui limite leurs sources d’alimentation.

Lire le rapport scientifique en anglais "Neonicotinoid Insecticides and Bats"

Farm spraying their crops with wind turbines in the background
turbine

LES ÉOLIENNES

Les chauves-souris touchées par les éoliennes sont généralement des espèces migratrices qui n’attrapent pas le SMB. Cependant, on estime que les éoliennes tuent entre 600 000 et 900 000 chauves-souris par année. En raison de ceci, trois espèces migratrices (la chauve-souris rousse, la chauve-souris cendrée et la chauve-souris argentée) sont maintenant classées comme espèces en voie de disparition au Canada.